Aller au contenu
Retour

Recette LLM façon GPT

Publié:  at  11:00 AM
Langues disponibles:

Recette LLM façon GPT

Vous êtes-vous déjà demandé comment fonctionne un modèle comme GPT ? Oubliez les lignes de code complexes et imaginez-vous en cuisine. Voici la recette d’un LLM réussi, expliquée comme un plat de haute gastronomie algorithmique.


Vous aurez besoin de :


Étape 1 : Hacher le texte (Découpage)

Prenez tous les mots présents dans le texte et associez-leur à chacun un identifiant ; au besoin, coupez-les s’ils sont trop longs (comme “chocolat”, qui peut se séparer en “choco” et “lat”).

Étape 2 : Faire mariner les morceaux (Embeddings)

Plongez la portion “chat” dans une marinade aléatoire à 1 536 saveurs (une longue liste de nombres mystérieux), qui va permettre d’en capter toutes les caractéristiques.

Étape 3 : Créer des mariages de saveurs (La mécanique d’attention)

Il est temps d’ajuster la marinade de chaque mot. Dans la phrase “Le chat dort sur le tapis alors que la fusée décolle.”, chaque mot va être relié aux autres. Au fur et à mesure des cuissons, certains mots vont se rapprocher, comme “chat” et “dort” : un accord parfait, comme miel et citron. “Chat” et “tapis” obtiendront aussi un accord correct, comme fromage et vin. “Chat” et “fusée”, par contre, ne se marieront pas bien, comme eau et huile, même s’ils sont présents ensemble dans cette phrase. Ce processus, répété pour chaque mot de nombreuses fois, tisse des relations sémantiques profondes : “chat” s’associe naturellement à “ronronne” ou “fourrure”, mais s’éloigne de “Xfile”.

Étape 4 : Cuire par petits lots (Entraînement)

Prédire, goûter, ajuster : le secret d’un plat réussi façon haute gastronomie algorithmique. On va associer notre énorme bibliothèque en paquets de 512 phrases, et faire deviner au modèle le prochain mot de la phrase. Si, pour la phrase “le chat miaule”, la prédiction est “le chien aboie”, alors on va ajuster les réglages du distillateur multicouche et la marinade de “miaule” pour qu’elle se retrouve préférentiellement derrière le mot chat. Recommencez des milliers de fois, jusqu’à ce que les saveurs de tous les mots soient parfaitement équilibrées.

Étape 5 : Décorer avec la génération (Dressage à l’assiette)

Demandez à votre LLM préféré “Raconte-moi une histoire de chat.” Le modèle va piocher dans les arômes de “chat” et trouver des liens avec « curieux », « souris », « nuit » ; il ajoute un soupçon de choix aléatoires et l’histoire surgit : “Un chat nommé Pixel adorait explorer les toits…” Servez tiède.


Conclusion : Le Plat Final 🍲

GPT, c’est une soupe de mots mijotée :

Comme le dit souvent Auguste Gusteau : “Tout le monde peut coder… mais seul un bon modèle sait raconter une bonne histoire de chat.”


Le coin des experts 🤓

Vous entrez dans la “Nerd Zone” — l’entrée n’est pas interdite au grand public, mais la sortie n’est pas garantie !

Transformers / Distillateurs sémantiques

Définition technique : Les Transformers sont une architecture de réseaux de neurones, introduite par Vaswani et al. en 2017. Leur grand atout est de pouvoir traiter un texte entier en parallèle grâce au mécanisme d’attention, contrairement aux réseaux précédents (RNN, LSTM) qui avançaient mot à mot.

Unité / Morceau (Token)

Définition technique : Un token est l’unité de base traitée par un LLM. Ce n’est pas toujours un mot entier : il peut s’agir d’un mot, d’un morceau de mot (“choco” + “lat”) ou d’un caractère.

Embedding (Marinade numérique)

Définition technique : Un embedding est une représentation vectorielle d’un token. Chaque token est traduit en une longue liste de nombres (un “vecteur”) qui résume ses facettes sémantiques. Plus les vecteurs de deux mots sont “proches” dans cet espace numérique, plus leurs significations sont similaires.

Lot (Batch) / Four à micro-lots

Définition technique : Un batch est un ensemble de séquences de texte traité simultanément lors de l’entraînement pour optimiser l’utilisation du matériel (GPU/TPU).

Attention / Mariage de saveurs sémantiques

Définition technique : Le mécanisme d’attention permet au modèle de peser l’importance de chaque mot par rapport aux autres dans une séquence.


Conclusion finale

Ce découpage arbitraire des mots en tokens — “chocolat” pouvant devenir “choco” + “lat” — permet certes au modèle d’apprendre à “deviner” avec brio, mais il met aussi en lumière sa limite fondamentale : un LLM n’a aucune conscience intime du sens. Il manipule des fragments de texte, pas des idées.

À l’heure où l’on fantasme sur l’émergence d’une “vraie” intelligence artificielle, il est essentiel de garder à l’esprit cette distinction : la prouesse technique est réelle, mais le chemin vers une compréhension humaine du langage reste, pour l’instant, un autre défi.

Il est aussi essentiel de garder à l’esprit que les LLM permettent à l’esprit humain de fonctionner dans des modes et des environnements nouveaux et différents, et que l’émergence de la nouveauté réside sans doute là.



Article précédent
Dessine-moi un mouton sur une moto
Article suivant
AGI - Partie 3 : Les sentiers de l'intelligence